Quel a été votre parcours ? Pourquoi avez-vous décidé de devenir éleveur ?
Fils d’éleveurs en production laitière, j’ai obtenu un bac S et un BTS Productions Animales en 1997. J’ai ainsi débuté mon parcours professionnel comme technicien à Bovins Croissance (appui technico-économique et pointage en élevage allaitant), découvrant à l’occasion une diversité d’éleveurs passionnés.
Mon désir de communiquer avec le grand public m’a ensuite amené à m’orienter vers les métiers de l’agrotourisme : en 2000, je deviens animateur pour le site touristique “Terre de lait” , qui accueille des scolaires et des visiteurs à l’année.
Je prends alors conscience des attentes et des questionnements des consommateurs vis-à-vis des enjeux de l’agriculture. Ce poste me fait rencontrer des éleveurs de races locales telles que la Nantaise, la Bretonne Pie-Noir, l’Armoricaine et la Froment du Léon. Autant d’échanges qui m’interpellent et me poussent à m’investir au sein des associations de la vache Nantaise, Bretonne Pie-Noir ainsi que dans l’évènement “fête de la vache Nantaise” attirant près de 45 000 visiteurs à chaque édition.
Mon désir d’installation en élevage se précise alors, car ces dynamiques répondent à mes valeurs et mes projets : valoriser la biodiversité en circuit court et préserver l’environnement.
Comment avez-vous choisi la race Bretonne Pie-Noir ? Qu’a-t-elle de particulier ?
C’est justement avec cet état d’esprit que j’ai choisi en tant qu’éleveur la Bretonne Pie-Noir, qui m’est apparue naturellement comme LA vache idéale pour concrétiser mes aspirations. C’est une vache sobre et rustique : elle produit un lait très riche et “fromageable” en se contentant d’une alimentation naturelle basée sur l’herbe et le foin. C’est une race mixte qui permet de transformer son lait et sa viande pour en faire des produits fins, de qualité et très typiques, directement liés au terroir breton.
Votre présence sur le Salon va inévitablement changer votre quotidien et vos activités commerciales, comment l’envisagez-vous ?
Pour ne pas déstabiliser l’activité de la ferme et afin de pouvoir m’investir pleinement aux côtés de Fine, nous avons prévu d’embaucher un salarié à temps plein sur l’exploitation pendant toute la durée du Salon. Une fois le Salon terminé, notre capacité de production restera la même car elle n’est pas extensible et nous ne pourrons peut-être pas répondre à une éventuelle augmentation de la demande.
En revanche, la sélection de la race Bretonne Pie-Noir comme égérie du Salon International de l’Agriculture 2017 a permis aux acteurs socio-économiques locaux de prendre conscience de l’importance de travailler conjointement pour le développement économique et social et l’aménagement de tout un territoire. L’agriculture en circuit court permet de relier tous les acteurs concernés autour de la production alimentaire ; producteurs, consommateurs, restaurateurs, élus, animateurs de dynamiques locales, pour rendre les territoires vivants tout en donnant du sens à l’agriculture.
Dans cette perspective, la communauté de commune du pays de Redon a lancé un plan d’alimentation de Territoire visant à créer une synergie entre agriculture, urbanisme et développement économique local autour de la consommation alimentaire responsable de produits locaux et de qualité. Tout le monde est concerné ! Notre démarche générale vise à mobiliser largement autour de nous pour nouer des tissus socio-économiques solides.
L’idée est aussi de faire connaître notre système et notre dynamique au plus grand nombre, tout en associant avec nous l’ensemble des éleveurs de Bretonne Pie Noir et en incitant de futurs agriculteurs à venir nous rejoindre !